• Du désagrément à trouver du sable dans le Sahara.

     

     "Que d'sable, que d'sable." (Mohammed Al Mahon)

    Mots-clés : ambiance, sable, visière, whisky, Einstein, congère, boum-clac-boum-boum. [Construire le billet autour de ces mots-clés. Ne pas oublier de les mentionner.]

     Peu après Tozeur, la lumière devient ocre, l'ambiance oppressante. Du sable frappe nos casques dans un bruissement continu. Le vent latéral nous donne l'allure penchée et vacillante d'ivrognes. Puis peu à peu le vent se calme, mais l'étrange lumière ocre persiste encore longtemps. Elle disparaît brutalement, quand je relève ma visière. Je la referme, l'ouvre... L'atmosphère est limpide, la lumière printanière. Ma visière a été proprement sablée, elle est dépolie, je dois la laisser ouverte en permanence. Christian utilisait des lunettes de bonne qualité, qui sont restées intactes.

    Soudain et de façon inattendue, mon moteur se met à ratatouiller, puis il s'arrête. Les symptômes ressemblent à ceux d'une panne d'essence. La vérification est vite faite : mon réservoir est vide. S'il n'y a pas de fuite d'essence, alors cette panne est causée par une consommation démesurée... qui pourrait s'expliquer par l'obstruction du filtre à air par le sable. Nous faisons le point : le réservoir de Christian est presque vide lui aussi. Il ne nous reste en réserve que son petit jerrycan de 10 litres. La prochaine station est à Hassi-Messaoud, à environ 80 kilomètres. 

    La décision est vite prise : Christian nettoie son filtre à air ensablé, vide son jerrycan dans son réservoir, puis se rend à Hassi-Messaoud pour les remplir, pendant que je l'attends consciencieusement. Je secoue ma moto pour faire passer quelques décilitres d'essence inoccupés, qui restaient dans la partie gauche du réservoir, vers la partie droite d'icelui, où est situé le robinet. Puis je vais me cacher à quarante-deux mètres de la route, abrité des regards par quelques buttes de sable. Christian embraye, et, dans un ronflement sourdingue, il disparaît au tournant de la route, mais l'œil de Dieu continue à le voir (Vian, ou presque).
    Je m'aménage dans le sable un nid (douillet bien entendu), sors de ma sacoche un livre et une bouteille de whisky : je suis prêt à attendre seul, pendant deux ou trois heures, le retour de Christian.

    Désormais, il nous faudra surveiller régulièrement l'encrassement des filtres à air, et si nécessaire les nettoyer (avec de l'essence).

    Une autre conséquence de ce bain de sable est la plus grosse frayeur de ce voyage.
    Sur le chemin du retour, il fait frais sur les hauteurs de l'Atlas, et nous choisissons de trouver un hôtel pour dormir. La nuit tombe tôt à ces hautes latitudes, et nous roulons dans le noir, à peine éclairés par nos phares mal réglés, quand des congères de sable traversent brutalement la route devant nous. Et soudain boum-clac-boum-boum ! (voir plus haut). Le premier boum, c'est la rencontre avec la première congère. Le clac, c'est ma visière qui se referme sous l'effet du choc : dans la nuit, je me retrouve aveugle avec ma visière semi-opaque. La frayeur accompagne les boums suivants : je roule à environ septante kilomètres par heure, sans rien voir, et de surcroît pendant deux secondes je conduis de la seule main droite, la main gauche s'absentant du guidon pour relever la visière. Puis je prends assez vite une décision qui me paraît raisonnable : je vais m'arrêter pour vérifier que je suis bien indemne.

     

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