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Remplaciation ou substituement ?
Trois fois n'étant pas coutume (jusqu'où m'arrêterai-je ?), je copie le message envoyé autant à l'instant qu'à Inter :
Je reviens à l'instant de l'écoute de La Terre au carré, où je viens d'entendre le verbe « substituer » malencontreusement substitué au verbe « remplacer » ! Les deux verbes ne sont en aucun cas synonymes, et employer l'un pour l'autre a deux conséquences fâcheuses (car une conséquence est souvent fâcheuse). D'abord, les deux verbes ne se construisant pas de la même façon, quand on utilise l'un avec la construction de l'autre, on obtient un abominable salmigondis, appelé traditionnellement « gloubi-boulga », et même « barbarisme ». La conséquence en est une phrase incompréhensible.
Quand on substitue A à B, on remplace B par A. Mais quand on substitue B par A, que fait-on ? Il est impossible de le savoir... Substitue-t-on B à A, ou remplace-t-on B par A ? Dans le premier cas, il reste B, dans le second il reste A. De plus, « remplacer » peut être employé de façon absolue (« il faudra remplacer cet hippopotame »), ce n'est pas le cas de « substituer » (la phrase « il faudra substituer cet hippopotame » est dépourvue de sens). En résumé, il ne faut pas remplacer remplacer par substituer, ni substituer substituer à remplacer, il s'agit d'une atteinte autant à la langue française qu'à la rationalité (française également).
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Commentaires
Perso, quand bien même, j'appellerais pas ça de la frime, mais de la culture partagée ... et vous remercie. (Je réutiliserai la formule gelée en y mettant des italiques ...) Pi d'abord, j'affectionne certaines espèces disparaissantes : l'imparfait du subjonctif, le point-virgule ... des animaux que je trouve rares, mystérieux, festifs ! :-) Euh, il y a encore pas mal de bouquins qui se démantibulent rapidos !
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Samedi 13 Février 2021 à 18:10
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Restez dans vos temples à la noix
Jouez de l'orgue avec vos pieds
Étudiez Bach si ça vous plaît
Mais sachez que depuis cent ans
En long, en large et en travers
Qu'il soit minuit, qu'il soit midi
Vous me faites chier, docteur Schweitzer
Il importait que ce fût dit...(Boris Vian, Le docteur Schweitzer)
En plus de mon bouquin aux feuilles libérées, j'ai aussi une version intacte, achetée chez un bouquiniste sur les quais de la Seine (je vais à Paris une fois tous les quinze ans, c'en est vachement plus pohétique).
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Il fallait que cela fût précisé ! :-)
Votre commentaire me rappelle un pohème de Boris Vian (que je retrouverai un jour !), dont les derniers mots étaient "il importait que ce fût dit". Probablement dans "Cantilènes en gelée", éditions 10|18, 1970. Je dis pas ça pour frimer, juste pour rappeler qu'à cette époque, chez 10|18, les livres brochés par collage se démantibulaient assez vite. D'où ma difficulté à retrouver le pohème précis (dans mon livre démantibulé).