• La mystification du moteur à explosion.


    Depuis plus de 150 ans, le moteur à essence (ou à explosion, ou à combustion interne, ou à cycle Beau-de-Rochas, ou à cycle Otto, ou de la voiture à papa) provoque l'intérêt, voire la dévotion.

    Le bruit des moteurs Harley-Davidson suscite de l'agacement parfois, mais souvent l'admiration.

    Les génies de la mécanique sont légion : Ettore Bugatti, Enzo Ferrari, Carlo Abarth, Amédée Gordini, Rudolph Diesel, Carol Shelby, et des dizaines d'autres. Tiens donc, au milieu de cette liste se glisse un ingénieur plus passionné de thermodynamique que de mécanique...

    Cette admiration relève du délire collectif, de l'hallucination, car ce type de moteur est essentiellement médiocre, clafi de défauts, d'inconvénients, d’imperfections, d’insuffisances. La preuve en est son rendement, proche de 35 % (moteurs dits "à essence") à 40 % (moteurs "Diesel") dans la plage de fonctionnement optimale, plus proche de 20 % en fonctionnement "courant". À comparer avec les 80 à 95 % pour un moteur électrique (la norme imposant environ 95 % pour les moteurs d'une puissance de l'ordre de 100 kW – vive la normalisation).

    De nombreuses personnes prétendent aimer jouer avec leur levier de vitesses en faisant vrombir leur moteur (et, suprême ridicule, récusent d'un air offusqué la boîte automatique – sans savoir que les Ferrari et les Porsche, par exemple, sont dans leur grande majorité équipées d'une boîte automatique). Savent-elles qu'elles ne font que manipuler – gestuelle pathologique des fumeurs compulsifs ? – un pitoyable palliatif, qui a pour seul but de faire tourner tant bien que mal le moteur dans une plage de fonctionnement où son rendement est un peu moins lamentable. Je leur propose d'être logiques, et de retourner au réglage manuel de l'avance à l'allumage (automatisé depuis le début du XXè siècle), dispositif palliatif également, qui a pour but de synchroniser la propagation de l'onde de pression créée par la combustion de l'essence et le mouvement du piston.

    De la même façon que Marie Darrieussecq écrit "Il faut beaucoup aimer les hommes", j'affirme qu'il faut beaucoup aimer les moteurs thermiques : si on ne les aime pas beaucoup, on se trouve accablé par leurs défauts que rien ne peut racheter.

    Rien, même leur situation de quasi-monopole, tant cette situation relève de la manipulation.
    L'industrie pétrolière, depuis plus d'un siècle, a dépensé des fortunes (dans le but d'en empocher de bien plus grandes) pour imposer les voitures à moteur thermique au détriment de celles à moteur électrique (dont le développement en a été stérilisé). Ses méthodes : faire passer pour attrayants de simples rafistolages, faire passer un vulgaire bricolage pour de l'art (oui, on prétend qu'Ettore Bugatti était un artiste !), passer sous silence les dizaines de millions de morts d'accidents de la route1 (que l'usage du train aurait évitées) et de maladies respiratoires. C'est de la même façon que Bill Gates, par un coup de force légal prolongé par un manifeste abus de position dominante, a imposé le pitoyable système d'exploitation Windows, puis a fait croire (avec une petite animation de clusters joliment colorés) que la regrettable défragmentation était une opération valorisante, de la high-tech pour les ignares (sous les ricanements condescendants – à juste titre – des utilisateurs de Linux.)

    Mystification, fumisterie, manipulation, escroquerie !

    Mais je ne dénigre pas le magnifique travail des ingénieurs motoristes, as de la thermodynamique, de la mécanique, de la métallurgie, qui depuis des décennies font des miracles pour améliorer le rendement des moteurs. Leur travail est passionnant, ils réalisent parfois des chefs-d’œuvre, dans peu de siècles on les aura oubliés.

     

    Dans les années 1960, le ramassage des ordures ménagères de la ville de Tournon-sur-Rhône était effectuée par un camion électrique ! Il a été remplacé par un camion à moteur diesel, que, gamin, je voyais s’arrêter devant chez moi dans un grand crissement de freins, puis rugir (moteur vrombissant et embrayage patinant) pour aller s’arrêter quelques mètres plus loin, suspensions s’écrasant puis se relevant en grinçant. Très jeune, j'ai développé un esprit très critique vis-à-vis du progrès technique.

    Note 1 : argument de mauvaise foi (de ma part) : une voiture électrique ne cause pas beaucoup moins d'accidents qu'une voiture à moteur thermique. Un peu quand même, tant sa conduite sollicite moins le corps et l'esprit du conducteur. Trice.

     

    « Qui est in, qui est ex (d'après Gainsbourg).Crise énergétique. »

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