• Dédé est un garçon très calme, gentil, mou quand il n'y a rien à faire, énergique quand il y a du boulot.

    Il passe beaucoup de temps à écouter de la musique en fumant un pétard. Oui, il fume beaucoup, surtout quand il n'y a rien d'autre à faire qu'écouter de la musique. Mais il est gentil, doux, attachant.

    J'apprends un jour, par un ami d'un inspecteur, un peu bavard mais désolé de devoir s'attaquer à quelqu'un d'aussi gentil, que la police le surveille de près et qu'elle va bientôt intervenir : il semblerait qu'en plus de fumer de l'herbe, il en revende un peu  - le mot "trafiquant" est trop fort pour le qualifier. Justement, le même jour, je le rencontre dans la rue, il marche doucement en compagnie d'un garçon aussi éthéré que lui.

    Je lui explique la situation, il en comprend immédiatement les enjeux : il se tourne vers son ami et lui dit, l'air ennuyé plus qu'inquiet  : "Merde, y va falloir tout fumer ce soir !"


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    On entend souvent parler, à la téléradiodiffusion, de températures négatives. Il y a là matière à réflexion.

    En physique, quand la mesure d'une grandeur change de signe, "passe de positif à négatif", ou l'inverse, il y a changement qualitatif.

    Exemples :

    • notre vitesse change de signe : on repart dans l'autre sens ;
    • la puissance affichée par notre compteur électrique change de signe : on gagne de l'argent ;
    • le déroulement du temps change de signe : on rajeunit ;
    • la masse d'un objet change de signe : on crie au génie, ou on l'interne.

     

    Mais quand la mesure d’une température change de signe, que se passe-t-il ? À la différence des exemples précédents, cela dépend de l'échelle de température employée, donc de la culture ambiante.
    Quand le nombre indiquant la température passe de positif à négatif :

    • Fahrenheit voit son mélange d'eau et de sel congeler puis refroidir encore ;
    • Rømer, dont s'est inspiré Fahrenheit, fait de même, à une température différente, avec un mélange différent d'eau et de sels ;
    • pour l'échelle de Delisle, on chauffe ! on franchit à la hausse la température d'ébullition de l'eau ;
    • Celsius, Réaumur, Newton ou Centigrade voient leur eau congeler, en refroidissant plus ou moins vite ;
    • si on emploie l'échelle thermodynamique (kelvin ou degré Rankin), on bascule dans un univers parallèle (ou peut-être perpendiculaire) : on traverse l'infini, on approche de dieu (certains prétendent qu'on approche de l'infini en traversant dieu).

     

    Illustrons la chose : quand, en France, la température passe par exemple de + 2 à – 5 degrés Celsius, et que vous affirmez que la température devient négative, que cela représente-t-il pour un Écossais, adepte du système impérial (et qui utilise rarement l’échelle de son compatriote Rankin) ? Il ne voit rien de négatif, il voit seulement qu’il fait un peu plus froid, et il ne comprend pas à quoi correspond ce changement de signe.

    Le seul phénomène physique intéressant qui se produit au « passage de la valeur 0°C », quel que soit le sens, est la fusion ou la solidification de l’eau, phénomène intéressant qui doit au génie des Lumières de se dérouler justement à la température de 0 °C.

    Quand nos météorologues (ou plutôt journalistes spécialisés dans la description du temps qu'il a fait) parlent de température négatives, sont-ils conscients des forces obscures qu'il mettent en branle ?
    L'expression "températures inférieures à zéro degré Celsius", longue et laide, seule conduit à la sérénité de l'âme.


    Quand on crie au génie, je ressens comme un froid.

     


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