• Nathalie (le prénom a été changé, en réalité elle s'appelle Julie) travaille comme assistante sanitaire dans un camp de vacances en Haute-Savoie. Je, pour ma part, y suis simple vacancier : j'y ai rejoint Lucie (j'ai changé le prénom de Martine, que je tairai ici), également assistante sanitaire.

    Une promenade dans les environs est organisée, une voiture et ma moto sont réquisitionnées, nous sommes six. Au retour, Nathalie est ma passagère. C'est une responsabilité d'emmener une passagère en moto, surtout sur les petites routes de montagne, avec les risques dus aux nombreux virages, les voitures n'y roulant pas forcément à droite, les chutes de pierres... Je considère la présence d'un passager (même féminin) comme nécessitant un respect du code de la route encore plus rigoureux qu'à l'ordinaire : pour des raisons de sécurité bien sûr, mais j'ai aussi l'impression que je rendrais le passager complice de toute infraction que je pourrais commettre.

    Et puis elle a à peine vingt ans, moi cinquante, je ne vais pas me ridiculiser à jouer le jeune fou exubérant que je ne suis pas. Je conduis donc très prudemment, en douceur, Nathalie doit apprécier, je suis content de moi, elle est jolie.

    Devant nous, une voiture roule très doucement, je garde mes distances, les virages serrés découragent tout dépassement en douceur. Bien sûr, je pourrais utiliser toutes les qualités de la moto pour effectuer un dépassement en force (ça commence par une violente accélération, ça finit par un freinage brutal avant le virage), mais je ne veux surtout pas brusquer la jolie Nathalie. Au bout de quelques minutes, l'allure me paraît ridiculement faible, il faut quand même réagir. Je vais doubler, je présenterai mes excuses à Nathalie, elle appréciera, elle est tellement jolie.

    Une courte ligne droite : j'accélère violemment, je balance la moto à  gauche, à droite, le virage est là, je freine fort. Mais dès le début de l'accélération, Nathalie a poussé un long hurlement, j'ai hésité à poursuivre, elle va être fâchée, jolie comme elle est. Je retrouve une allure modérée, je me retourne vers elle pour m'excuser, elle me répond tout excitée que c'était vraiment super, que c'est comme ça qu'elle aime la moto, qu'elle roule beaucoup derrière son père et qu'il va très vite.

    Bon, finalement, l'idée du jeune fou exubérant n'était pas si mal que ça... Je rentre au camp avec la jolie Nathalie et trente ans de moins.

     


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